Comme tout le monde, je trouve navrant d’utiliser un personnage historique tel qu’Abraham Lincoln à des fins commerciales. Le début du film confirme mes craintes. En effet, la jeunesse du seizième Président des USA sert de prétexte à une histoire abracadabrantesque tout juste sauvée par des vampires en costumes, effrayants il est vrai, et des scènes de kung-fu où l’on voit Lincoln manier la hache comme un bâton de majorette ! Les ralentis pendant les scènes d’action et les plans gore peinent à faire oublier la piètre qualité de l’interprétation. Mais voilà, le réalisateur va jusqu’au bout de son délire. Avec l’entrée en politique de Lincoln, il mêle avec culot faits historiques et surnaturel. Sachant que l’avancée des sudistes vers Washington lors de la guerre de Sécession s’explique par la présence de vampires dans leurs rangs ; que le plus dangereux de ces monstres est un propriétaire de plantations esclavagiste ; que pour stopper les confédérés, Lincoln réquisitionne la vaisselle en argent de ses compatriotes pour en faire des munitions et des baïonnettes, seules capables de détruire les vampires ; que la guerre de Sécession est l'occasion d’en finir avec l’esclavage et… de bouter les vampires hors des USA ; il fallait oser ! Quand en plus, l’interprétation de Lincoln adulte s’avère légèrement plus convaincante et que l’action s’intensifie (l’attaque par les vampires du train censé convoyer l’argent, la montre en argent enfoncée avec le poing dans le ventre du chef des vampires, la chaîne en argent introduite dans le canon d’un pistolet pour éliminer sa congénère...) ; j’ai fini par accrocher malgré le ridicule de la situation. A noter les dernières minutes du film surprenantes. À quand la reine Victoria chasseuse de loups-garous ?
samedi 24 octobre 2015
Hôtel Transylvanie 2 (2015)
POUR : Suite logique du précédent film (mariage, enfant) ; les relations grand-père/petit-fils version vampire ; la mère vampire qui surprotège son fils ; le conflit transgénérationnel avec Vlad l’arrière-grand-père vampire très à cheval sur les principes ; les couples mixtes, ici humain/monstre ; la perte des valeurs et des traditions chez les monstres ; l’éducation des jeunes vampires plus laxiste que par le passé.
CONTRE : Les « POUR » ne sont pas suffisamment approfondis ; trop de bons sentiments ; les gags faciles et parfois hors-sujet dans le but de satisfaire le jeune public (les téléphones portables, les figures acrobatiques en BMX…).
CONCLUSION : De bonnes idées un peu moins bien exploitées que dans le premier volet.
Ma note : 6/10
Hôtel Transylvanie (2013)
POUR : Les relations père/fille sur fond de crise d’adolescence et de désir d’indépendance pas si éloignées que ça de la réalité donc émouvantes, même pour des vampires ; l’évolution du comportement des humains vis-à-vis des monstres depuis 1895 (de superstitieux et hostiles à fans, génération geek oblige) ; la galerie de monstres exhaustive, à la fois fidèle aux mythes et moderne.
CONTRE : Quelques concessions au niveau des gags et des dialogues faites à destination des plus jeunes.
CONCLUSION : Un sujet plus adulte et intéressant que de coutume pour un film en images de synthèse.
Hunger Games (2012)
POUR : Rajeunissement d’un sujet récurrent dans la SF (« Le prix du danger », « Running Man ») ; la critique sociétale sous-jacente (le fossé entre les compétiteurs aux origines misérables et le luxe écœurant des spectateurs et autres sponsors, la volonté du dirigeant de ne pas créer des martyrs…) ; les scènes d’entraînement, le départ de l’épreuve particulièrement sanglant puis le survival forestier relativement haletant qui s’ensuit ; les idées bienvenues que sont les alliances et les trahisons, les coups de canon annonçant la mort d’un candidat, les guêpes au venin hallucinogène, le parachutage des remèdes et des vivres, les molosses et autres artifices créés par la salle de contrôle ultra-moderne.
CONTRE : Le manque de charisme de Jennifer Lawrence et des jeunes acteurs ; les scènes dans le district du niveau d’un téléfilm (décors et costumes minimalistes, photographie terne…) ; l’esthétique générale du film assez laide.
CONCLUSION : Film Young Adult (« Harry Potter », « Twilight », « Le labyrinthe », etc.) plutôt réussi… dans le genre.
Ma note : 6/10
Paranormal activity 4 (2012)
POUR : L’actrice Kathryn Newton pas mauvaise ni désagréable à regarder et les dernières minutes effrayantes du film façon « Rec ». CONTRE : Le reste, comme pour tous les films de la franchise, à savoir : l’absence de mise en scène, les mouvements incessants de la caméra relevant de l’amateurisme, les pièces vides filmées de jour comme de nuit rendant le film soporifique, les clichés ridicules de l'épouvante (claquements de portes, déplacements de meubles, balancements de lustres, chutes de livres d’une étagère...), le jeunisme excluant d’emblée le public adulte. CONCLUSION : Toujours de l’anti-cinéma mais pour moi le moins mauvais volet de la série.
Ma note : 4/10
vendredi 9 octobre 2015
The Mask (1994)
Cette comédie mêle avec réussite film traditionnel et images de synthèse. Elle comporte des scènes chantées et dansées de pure folie. Il est difficile de résister au clou du film, à savoir son personnage cartoonesque, avec lequel toutes les excentricités sont possibles (prendre l'apparence d'un bonimenteur sculptant une sulfateuse en ballons gonflables ou celle d'un matador évitant les balles...). Malgré quelques scènes convenues inhérentes aux comédies US, l'humour insolent du bonhomme parle également aux adultes. Le réalisateur emprunte beaucoup d'idées à l'univers de Tex Avery (les déplacements en tornade, la tête de loup avec les yeux sortant de leurs orbites et la langue pendante, les accessoires propres aux cartoons telles les armes à feu avec un drapeau "Bang !" sortant des canons, etc.). Jim Carrey est moins agaçant ici que dans certains de ses films ultérieurs. Cameron Diaz, magnifique, n'est pas encore trop vulgaire.
Ma note : 8/10
Dredd (2013)
Ce « Dredd » est fidèle à la BD d’origine. Sombre, pessimiste, gore (corps écrasés comme des crêpes, balles traversant les chairs au ralenti, têtes explosées, etc.), ce film est en outre totalement dénué d’humour. L’interdiction aux moins de 16 ans est ici pleinement justifiée. L’action non-stop laisse peu de place aux émotions, excepté les cas de conscience de la juge télépathe ; par exemple lorsqu'elle réalise que le tueur qu'elle vient d’exécuter est père de famille. Dredd, lui, est une machine au service de la loi. Ce personnage froid et sans états d’âme peut rebuter certains. Certes, le scénario réserve peu de surprises (sauf les juges corrompus…), mais l’intérêt n’est pas là. Violent, limite traumatisant, et visuellement audacieux (la mégapole en images de synthèse très convaincante, les plans d’action figés…), ce « Mad Max » des années 2000 est d’une efficacité redoutable. Le contexte, avec ses 800 millions d'habitants entassés dans un univers bétonné et ses tours avec un taux de chômage de 96%, sonne comme un avertissement.
Ma note : 9/10
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