Cette adaptation d’un conte d’Andersen (Disney varie ses sources) me conforte dans l’idée que nous vivons un nouvel âge d’or des célèbres studios. La renaissance a débuté avec « La princesse et la grenouille », un dessin animé classique sur la forme mais assez novateur sur le fond. Puis, on a touché la perfection avec le magnifique « Raiponce », un Disney visuellement révolutionnaire au scénario en béton (inspiré des frères Grimm). « La reine des neiges » est du même acabit. L’histoire allie modernité et tradition à l’image de la technologie utilisée. Les images de synthèse ne dénaturent pas le design qui a fait le succès des studios Disney depuis les années 30. Tout est fait pour réconcilier les fans de l’ancienne école et les tenants des images numériques. Le progrès technique a du bon. Par exemple, le rendu visuel de la neige est d’un réalisme jamais atteint jusqu’alors, tout comme celui de l’élément liquide dans « Raiponce ». « La reine des neiges » mélange habilement force des sentiments (la séparation des deux sœurs, l’exil), effets comiques (la personnalité de la princesse, le bonhomme de neige vivant, les trolls etc.) et spectaculaires (les pouvoirs magiques : une malédiction pour la malheureuse reine). L’amour, la magie et les belles chansons sont mis au goût du jour (femmes plus sexy et indépendantes, musique plus speed). En sus, on a droit à un passage délirant dans lequel un bonhomme de neige rêve d’une vie au soleil et même un twist final (plutôt rare chez Disney) concernant le méchant. A ce propos, en cherchant la petite bête, les méchants peuvent paraître ici relativement faiblards par rapport à d’habitude. Mais de par son contexte original (légendes nordiques) et sa puissance émotionnelle, « La reine des neiges » entre illico au panthéon des œuvres Disney.