Ancien gamer, nostalgique des jeux vidéo old-school, amateur de SF ; je fais bien évidemment partie du public visé par « Pixels ». Les premières minutes du film avec le championnat du monde d’arcade 1982 ont été un vrai bonheur pour moi. D’autant que visuellement, grâce aux lettres des mots du générique pixélisées, le film colle à son sujet. Mais une fois que l’on retrouve nos gamers à l’âge adulte, l’euphorie retombe. Les dialogues sont navrants. L’humour est lourd (sauf ponctuellement, telle l’exclamation lancée après une victoire des gamers : « opération - Tempête du laser - réussie ! »). Le film cède également trop à la facilité (le copain d’enfance devenu Président des USA !). On doit même se coltiner une aventure sentimentale cucul la praline. Bref, tous les ingrédients d’une comédie américaine lambda, genre que j’exècre. Heureusement, le film redevient intéressant assez rapidement avec les attaques extraterrestres. L’idée que des aliens aient pris nos jeux vidéo envoyés dans l’espace à leur intention pour une agression est séduisante, tout comme leur façon de communiquer avec nous (des extraits d’interviews, de discours ou de séries d’icônes des années 80 comme Madonna ou Ronald Reagan, doublées pour l’occasion). La partie de Pac-Man en live dans les rues de New York, des voitures modifiées faisant office de fantômes (les ennemis de Pac-Man), est d’ores et déjà culte. Il y a même les Pac-gommes qui rendent Pac-Man invincible et les fantômes vulnérables pendant dix secondes. La rencontre infructueuse entre l’inventeur japonais de la célèbre boule jaune et sa créature est hilarante. La bataille finale avec les personnages aux graphismes pixélisés venus de tous les horizons vidéoludiques dont la très sexy Lady Lisa du jeu d’arcade Dojo Quest (dont est amoureux l’un des geeks), ainsi que la partie de Donkey Kong mélangeant gros pixels et acteurs réels, méritent vraiment le coup d’œil. Sinon, les gamers sont stéréotypés, parfois agaçants de stupidité mais le plus souvent amusants. J’ai une préférence pour l’acteur de petite taille Peter Dinklage dont le personnage, un bad boy, veut se faire la championne de tennis Serena Williams qui fait une apparition dans le film. A noter que « Pixels » tacle les jeux vidéo modernes (PS4) jugés violents et ne favorisant pas la sociabilité (disparition des salles d’arcade, donc des sorties et des contacts humains). Au final, voilà un divertissement visuellement original qui ne peut pas laisser insensible un vieux gamer comme moi, et cela malgré ses passages énervants. Il ne faut pas rater le générique de fin rigolo (un résumé du film en jeu vidéo vintage).
Ma note : 7/10