mercredi 30 avril 2014

Hannibal (2001)

Hannibal


Cette suite du « Silence des agneaux » est fidèle au roman de Thomas Harris. Le tueur cannibale Hannibal Lecter y est toujours aussi intelligent et raffiné. Ici, il pourrait presque passer pour une victime. Mais finalement, il maîtrise la situation. Ce n’est pas lui qui se fait manger tout cru par des sangliers amateurs de chair humaine ! Hannibal invite même l’agent du F.B.I. Clarice Starling (interprété par Julianne Moore et non plus Jodie Foster) à un dîner très spécial. La scène où les convives mangent de la cervelle prélevée sur l’un d’entre eux (du coup souffrant de trous de mémoire et devenu lent du bulbe !) est ce que l’on peut imaginer de plus horrible au monde. Anthony Hopkins est toujours aussi dangereusement fascinant dans le rôle. Bien que psychologique, l’horreur atteint des profondeurs insoupçonnées. Cependant, comme souvent, le roman est plus détaillé et donc supérieur à l’adaptation filmée.

Ma note : 8/10

Le silence des agneaux (1991)

Le Silence des agneaux


Plus terrifiant que n’importe quel film d’horreur, ce thriller est un classique, un modèle du genre. Dès les premières minutes avec la caméra qui filme la jeune agent du F.B.I. courant dans les bois (l’excellente Jodie Foster), je suis resté scotché à l’écran. Comment ne pas être saisi par Hannibal Lecter le célèbre psychopathe cannibale emprisonné à vie, par sa relation ambiguë avec l’enquêtrice stagiaire (affection/crainte), par l’enquête sur la nouvelle série de meurtres épouvantables perpétrés sur des femmes, par le psychopathe Buffalo Bill qui découpe la peau de ses victimes, par l’évasion d’Hannibal (malgré sa muselière !) après avoir massacré ses deux gardiens. Le génial Anthony Hopkins incarne ici l’intelligence au service du mal. Bien entendu, ce film morbide, d’une noirceur rarement atteinte est réservé à un public averti.

Ma note : 9/10

samedi 26 avril 2014

Les sorcières d'Eastwick (1987)

Les Sorcières d'Eastwick

Ce film des années 80 ne fait pas son âge par rapport à la concurrence grâce à sa photographie soignée et ses couleurs vives. Il réunit une belle brochette d’actrices constituée de Cher, Michelle Pfeiffer et Susan Sarandon. Elles donnent la réplique à Jack Nicholson qui comme souvent cabotine à mort. Le problème est que les exubérances et la vulgarité de ce dernier se marient mal selon moi avec le pouvoir de séduction qu’il a sur les femmes. Les mots « baiser », « bite », et « bander » (entre autres) qui sortent de sa bouche ne sont pas des plus attirants. Autre souci : il s’agit d’une comédie familiale plutôt gentillette mais qui comporte des dialogues très crus réservés aux adultes. Le risque est de ne satisfaire personne. Enfin, la mise en place du film est assez longue à démarrer et manque d’effets spectaculaires. Les premiers d’entre eux pendant la partie de tennis sont un peu ridicules. En revanche, la folle du village qui recrache des noyaux de cerises, les maléfices diaboliques qui jouent avec les peurs des possédées (la vieillesse, les serpents, la souffrance), ou encore le sermon de Jack Nicholson sur les femmes vers la fin dans l’église font partie des bonnes idées du film. Mais c’est surtout la vengeance à distance des dames sur le corps de Jack Nicholson qui m’a le plus amusé. Au final, ce film du réalisateur des « Mad Max » s’avère original et sympathique.


Ma note : 7/10

mardi 15 avril 2014

Black Swan (2010)

Black Swan


Loin d’être un amateur de ballets, je n’ai pourtant pas résisté à ce thriller dramatico-fantastique sur le thème du « Lac des Cygnes » de Tchaïkovski. Dés les premières minutes, j’ai été happé par le milieu de la danse classique où la compétition entre danseuses est impitoyable ; où l’effort physique et la tension psychologique sont permanents ; où la recherche de la perfection peut mener à la folie… Les gros plans du réalisateur sur son actrice principale et la caméra qui lui file le train durant tout le film renforcent l’immersion du spectateur. Le cauchemar éveillé du personnage, totalement perturbé, incarné par Nathalie Portman est vraiment flippant. Par moments, il est difficile de distinguer les hallucinations du réel. L’actrice donne vraiment de sa personne (voir la scène de masturbation torride ou celle d’amour avec sa rivale). Nathalie Portman a bien mérité son Oscar pour ce qui est sûrement sa meilleure prestation à ce jour au cinéma. Elle est bien loin la petite fille du film « Léon » ou la sénatrice Padmé Amidala des « Star Wars ». Parfaite en Cygne blanc, est-ce que la jeune fille sage et sérieuse, bridée par une mère possessive, pourra faire ressortir le Cygne noir qui est en elle ? Les passages oniriques sont magnifiques comme l’épiderme de cygne qui pousse sur le dos de la ballerine ; ses orteils qui se soudent ; son visage qui apparaît sur d'autres personnes ou encore son reflet qui bouge de lui-même dans les miroirs. Enfin, le drame vire au gore devant nos yeux ébahis. L’apothéose finale est horriblement belle. Darren Aronofsky signe là un pur chef-d’œuvre.

Ma note : 10/10

mercredi 9 avril 2014

La fin des temps (1999)

La Fin des temps

« La fin des temps » nous renvoie à la peur du passage à l’an 2000 (voir les prophéties de certains illuminés). A l’époque, le film est injustement passé inaperçu. Une fois de plus, Arnold Schwarzenegger joue les gros bras tout en étant plus humain que d’habitude. Il incarne un ancien alcoolique devenu non-croyant (sauf en son colt) suite à la perte de sa femme et de sa fille. Avec son éternel combat du Bien contre le Mal, l’histoire rappelle la série des « The Omen » (« La malédiction »). Il faut reconnaître que les scènes d’action réalistes et fantastiques sont très (trop ?) spectaculaires. Certaines sortent des sentiers battus : l’homme qui se casse comme de la porcelaine dans le métro, l’urine inflammable de Satan ou encore sa « couverture » humaine malmenée par les armes de plus en plus lourdes de Schwarzy. Les scènes de destruction sont plus banales à l'exception des ornements de l’église à la fin du film. Le vrai visage du Diable est peu original mais impressionnant. Quelques effets gore ponctuent le film (le prêtre à la langue coupée au sécateur, le corps scarifié et crucifié au plafond d’une chambre d’hôpital, une tête éclatée d’un coup de poing et une autre détachée du corps à mains nues par Satan etc.). Il y a même un passage érotique (une scène d’amour entre Satan, une femme et sa fille, dans le même lit !). En revanche, on y croit plus lorsque Satan manipule les morts et les vivants (les policiers, le copain sympa de notre héros). Le réalisateur a fait le choix de tout montrer en privilégiant les effets spéciaux démonstratifs au détriment de la subtilité. Heureusement, la confrontation verbale entre Arnold et Satan est un moment fort du film (avec son pacte terriblement tentant). Le Diable fait revenir la femme et la fille de notre ancien policier au foyer. Devant le refus du héros de coopérer, Satan fait revivre sous ses yeux les meurtres des membres de sa petite famille par des malfaiteurs. Ce passage m’a particulièrement ému. Enfin, le film donne au spectateur l’occasion unique de voir Arnold Schwarzenegger mourir (heureux). Un coup de chapeau également à l’actrice Robin Tunney qui incarne à la perfection une femme fragile au centre de toutes les convoitises ; entre les fous de Dieu qui veulent la tuer et Satan qui veut copuler avec elle. Bien que plus divertissant que réellement effrayant, le film mélange avec une certaine réussite action et surnaturel.

Ma note : 7/10

Hellphone (2007)

Hellphone


« Hellphone » est à la fois une comédie potache et un film d’horreur fantastique. Il est curieux que personne n’ait eu l’idée d’une histoire de téléphone portable diabolique avant ce film (après la maison, la voiture…). C’est un plaisir de retrouver Jean-Baptiste Maunier dans un rôle nettement plus moderne que celui des « Choristes ». D’ailleurs, les jeunes sont ici à l’honneur avec tous leurs excès (les pétasses, les machos, leur langage parfois vulgaire et obscur). C’est peut-être le point faible du film. Car les petites querelles d’adolescents sont agaçantes et terriblement futiles pour nous adultes. A ce propos, ceux du film sont tous plus ou moins barrés. Je reconnais que le fameux portable a un look d’enfer. Source de situations comico-horrifiques, ses fonctions sont étonnantes (faire apparaître un gâteau d’anniversaire en hologramme, résoudre une équation mathématique, prendre la voix du proviseur pour annuler une punition etc.). Bref, le héros a sur lui une véritable lampe d’Aladin. Les ennuis commencent lorsque le téléphone portable rouge à la voix suave, vouant un amour exclusif à son propriétaire, élimine ses ennemis. Les meurtres absurdes se succèdent (la fille qui met le feu aux cheveux de sa copine en plein cours, la bouche du professeur de mathématiques remplie de craies, la tête du cuistot panée et frite en 25 secondes etc.). La patte du réalisateur James Huth est reconnaissable au premier coup d’œil avec ses gros plans déformant les visages, ses scènes speedées (la course-poursuite en skateboard contre des voleurs de portables), la BO très rock, son humour délirant et un peu bête (le proviseur gobant ses poissons rouges, le strip-tease à la cantine, les imitations débiles de Bruno Salomone, Jean Dujardin en égoutier ramenant le téléphone indestructible à son propriétaire etc.). Les amateurs de films de teenagers et d’horreur, une spécialité américaine, apprécieront le dénouement sanglant et totalement fou (la prof de chimie qui avale de l’acide devant ses élèves, la main du proviseur gelée à l’azote réduite en miettes, la fille qui se poignarde sur une musique espagnole et se porte le coup de grâce avec un pique-apéritif dans le crâne etc.). Les clins d’œil aux films du genre : « Gremlins » avec la boutique chinoise à l’origine de tous les maux, la coiffure style princesse Leia de la fayotte de la classe, la peur à chaque sonnerie de téléphone façon « Scream », la scène de la tronçonneuse à la fin… sont un bonheur pour les cinéphiles. Pour conclure, ce film français extrêmement déluré est un petit bijou d’humour noir à ne pas manquer.

Ma note : 8/10