Comme souvent, le réalisateur mise tout sur l’ambiance. Night Shyamalan filme une histoire d’invasion extraterrestre vue par les personnages principaux à travers l’unique poste TV de leur maison. Sur un plan émotionnel, les images télévisuelles prises sur le vif valent toutes les scènes d’un « Independence Day ». Certains diront que Shyamalan joue une fois de plus l’économie. Moi, je pense que son style détonne. S’il privilégie le drame humain sur les effets spéciaux (la perte d’un être proche dans un accident, l’asthme du fils) ; le réalisateur distille une angoisse sournoise mais omniprésente tout le long du film (les motifs dans les champs de maïs, les sons, les voix dans le babyphone, une jambe et une main d’alien entraperçues, la paranoïa avec les feuilles d’aluminium sur la tête pour protéger ses pensées…). « Signes » surprend avec ses considérations religieuses inhabituelles pour un film de SF mettant en scène des extraterrestres. En effet, le personnage incarné par Mel Gibson perd la foi suite à la mort de sa femme. Dès lors, pour lui les êtres humains sont seuls. Tout n’est qu’hasard. Après l’apparition des extraterrestres, il retrouve la foi. Pourquoi ? Parce qu’après une crise d’asthme de son fils (poumons bloqués), le gaz mortel d’un extraterrestre (le seul du film mais assez « réaliste ») n’a pas d’effet sur le gamin. Mais, pourquoi mettre plus cela sur le compte d’une intervention divine que du hasard ? Côté interprétation, Mel Gibson est larmoyant à souhait. Joaquin Phoenix, lui a l’air bizarre. Mais dans le film, il joue le rôle d’un ex-sportif pas très intellectuel. Comme dans « La guerre des mondes », les envahisseurs partent à cause d’un élément terrestre dangereux pour eux (ici, l’eau). Finalement, voilà encore un très bon Shyamalan grâce au climat instauré par ce réalisateur hors norme.
Ma note : 8/10