mercredi 27 août 2014

Epic (2013)

Epic : la bataille du royaume secret


Il y a un peu des « Minimoys », de « Chérie, j’ai rétréci les gosses » et d’ « Avatar » dans cette aventure en images de synthèse des studios Blue Sky. Les péripéties de l'héroïne, devenue minuscule dans un milieu où tout est plus grand, sentent un peu le déjà-vu (la souris, le chien). De même, la course à dos d’oiseaux rappelle celle des pods dans l'épisode I de « Star Wars ». Heureusement, certaines idées sont inédites. Comme l’invisibilité du peuple de la forêt aux yeux des humains qui s’explique par la rapidité des lilliputiens. La lenteur des gestes et de la voix du père de l’héroïne est amusante. Même les hommes-feuilles se moquent du chercheur en le singeant. La guerre très manichéenne réserve quelques morceaux de bravoure non dénués d’émotions (la mort de la reine, les incursions des belligérants d’un camp à l’autre). Dommage que le scénario ne pousse pas suffisamment loin la réflexion écologique en se cantonnant à une opposition classique gentils/méchants. Par rapport à d’habitude, les personnages comiques manquent de mordant (la chenille, la limace et l’escargot). Sauf lorsque la limace concurrence le héros sur le terrain amoureux… Sinon, l’animation et les graphismes sont corrects malgré le style proche des « Barbie » en images de synthèse. En définitive, comme pour la plupart des contes, ce film intéressera surtout les plus jeunes.

Ma note : 6/10

lundi 18 août 2014

Les gardiens de la galaxie (2014)

Les Gardiens de la Galaxie

Avec ses personnages hauts en couleur, tout sauf coincés et son scénario décomplexé faussement compliqué, « Les gardiens de la galaxie » est le film Marvel le plus fidèle à l’esprit des BD. Forcément, il risque de ne pas plaire à de nombreux cinéphiles habitués à des productions plus consensuelles et formatées. Ce film dépoussière l’univers cinématographique des Marvel grâce à son ton débridé. Star-Lord, le terrien devenu voleur, est un véritable casse-cou dont les répliques imagées sont prises au premier degré par ses compagnons. Nostalgique, il est capable de risquer sa vie pour récupérer son walkman Sony des années 8O qu’il écoutait enfant lorsque sa mère est morte d’un cancer, là-bas sur Terre. Il y a aussi Rocket Raccoon, le raton laveur génétiquement modifié, chasseur de primes, bricoleur et roi de l’évasion ; Groot l’être végétal d’une grande sensibilité et aux capacités vraiment surprenantes (même pour les plus blasés) ; Gamora la femme verte sexy mais irascible et Drax le Destructeur, un colosse guidé par la vengeance. Aucun d’entre eux ne tire la couverture à lui dans le film car tous revêtent une importance et un intérêt équivalents. Les seconds rôles ne sont pas en reste comme le chef des Ravageurs qui a enlevé Star-Lord encore enfant, sur Terre. Cet escroc à la peau bleue possède une arme étonnante ; en l’espèce une puissante flèche qu’il guide en sifflant (?). Les méchants Thanos et Ronan l'Accusateur sont impressionnants. Mais c'est Nébula, la guerrière partiellement cybernétique qui a ma préférence. Ses relations conflictuelles avec son père Thanos et sa sœur adoptive Gamora y sont pour beaucoup. Sinon, l’espace est un terrain de jeux inédit où par exemple le crâne d’une ancienne créature titanesque est devenu une planète colonisée par toutes les fripouilles de la galaxie (et habitée par l’exubérant Collectionneur). Les scènes spectaculaires sur fond de galaxies et d’astres lointains aux jolies couleurs se succèdent à un rythme effréné. Beaucoup sont inédites ce qui constitue une prouesse par les temps qui courent (l’évasion de la prison spatiale, le combat final avec le bouclier formé d’une multitude de vaisseaux, etc.). Des moments d’émotion ponctuent l’action non-stop et la dérision ambiante (le prologue sur Terre avec la mère du héros atteinte d’un cancer, le sauvetage dans l’espace de Gamora par Star-Lord au péril de sa vie, la fleur donnée par Groot à une petite mendiante, le rapprochement entre Star-Lord et Gamora, etc.). Pour couronner le tout, la BO est géniale avec ses tubes des années 70/80. Personnellement, je me suis régalé devant ce nouveau chef-d'œuvre de la SF.

Ma note : 10/10



vendredi 15 août 2014

Lucy (2014)

Lucy

Voilà un film pour le moins distrayant malgré (ou grâce à) toutes ses invraisemblances. Une fois de plus chez Besson, tout va très vite. Pas le temps de s’attarder sur la vie de l’héroïne qu’elle se retrouve déjà entre les griffes de dangereux trafiquants de drogue. La violence rappelle le « Nikita » du même réalisateur. Seulement ici, à côté des scènes d’action déshumanisées (les dégâts en pagaille causés par la belle Scarlett Johansson), le film aborde un sujet intéressant : les capacités cérébrales humaines encore inconnues. Bien que grossièrement présenté (tout comme dans le récent « Transcendance » avec Johnny Depp), l’alibi scientifique a le mérite d’exister. Les incursions animalières et les théories scientifiques du professeur incarné par Morgan Freeman (encore lui…) qui ponctuent les péripéties de l’héroïne interpellent un minimum le spectateur. Cependant, le réalisateur coupe dans le vif et va droit au but. Peu importe les énormités, tout est fait pour satisfaire le plaisir immédiat du spectateur. Force est de constater que l’objectif est atteint. Plus loin, il y a un peu du « Taxi » de Luc Besson (la course-poursuite dans Paris avec les voitures de police accidentées) avant le grand écart lors d’un passage mystérieux à la « 2001, L’Odyssée de l’espace » de Stanley Kubrick. Les scènes de fusillades alternent avec des visions de l’infiniment petit et de l’infiniment grand, des voyages dans l’espace et le temps (jusqu’à la préhistoire !). A la fin, l’idée d’un ordinateur et d’une clé USB créés par Lucy (merci les effets numériques), en fait l’héritage de ses connaissances, est difficile à avaler mais culottée. Le film est donc généreux en action, en effets spéciaux, en théories fumeuses et séquences fantaisistes. Mais plus de profondeur aurait été bienvenue.

Ma note : 7/10