Voilà un film pour le moins distrayant malgré (ou grâce à) toutes ses invraisemblances. Une fois de plus chez Besson, tout va très vite. Pas le temps de s’attarder sur la vie de l’héroïne qu’elle se retrouve déjà entre les griffes de dangereux trafiquants de drogue. La violence rappelle le « Nikita » du même réalisateur. Seulement ici, à côté des scènes d’action déshumanisées (les dégâts en pagaille causés par la belle Scarlett Johansson), le film aborde un sujet intéressant : les capacités cérébrales humaines encore inconnues. Bien que grossièrement présenté (tout comme dans le récent « Transcendance » avec Johnny Depp), l’alibi scientifique a le mérite d’exister. Les incursions animalières et les théories scientifiques du professeur incarné par Morgan Freeman (encore lui…) qui ponctuent les péripéties de l’héroïne interpellent un minimum le spectateur. Cependant, le réalisateur coupe dans le vif et va droit au but. Peu importe les énormités, tout est fait pour satisfaire le plaisir immédiat du spectateur. Force est de constater que l’objectif est atteint. Plus loin, il y a un peu du « Taxi » de Luc Besson (la course-poursuite dans Paris avec les voitures de police accidentées) avant le grand écart lors d’un passage mystérieux à la « 2001, L’Odyssée de l’espace » de Stanley Kubrick. Les scènes de fusillades alternent avec des visions de l’infiniment petit et de l’infiniment grand, des voyages dans l’espace et le temps (jusqu’à la préhistoire !). A la fin, l’idée d’un ordinateur et d’une clé USB créés par Lucy (merci les effets numériques), en fait l’héritage de ses connaissances, est difficile à avaler mais culottée. Le film est donc généreux en action, en effets spéciaux, en théories fumeuses et séquences fantaisistes. Mais plus de profondeur aurait été bienvenue.
Ma note : 7/10