Avec ses personnages hauts en couleur, tout sauf coincés et son scénario décomplexé faussement compliqué, « Les gardiens de la galaxie » est le film Marvel le plus fidèle à l’esprit des BD. Forcément, il risque de ne pas plaire à de nombreux cinéphiles habitués à des productions plus consensuelles et formatées. Ce film dépoussière l’univers cinématographique des Marvel grâce à son ton débridé. Star-Lord, le terrien devenu voleur, est un véritable casse-cou dont les répliques imagées sont prises au premier degré par ses compagnons. Nostalgique, il est capable de risquer sa vie pour récupérer son walkman Sony des années 8O qu’il écoutait enfant lorsque sa mère est morte d’un cancer, là-bas sur Terre. Il y a aussi Rocket Raccoon, le raton laveur génétiquement modifié, chasseur de primes, bricoleur et roi de l’évasion ; Groot l’être végétal d’une grande sensibilité et aux capacités vraiment surprenantes (même pour les plus blasés) ; Gamora la femme verte sexy mais irascible et Drax le Destructeur, un colosse guidé par la vengeance. Aucun d’entre eux ne tire la couverture à lui dans le film car tous revêtent une importance et un intérêt équivalents. Les seconds rôles ne sont pas en reste comme le chef des Ravageurs qui a enlevé Star-Lord encore enfant, sur Terre. Cet escroc à la peau bleue possède une arme étonnante ; en l’espèce une puissante flèche qu’il guide en sifflant (?). Les méchants Thanos et Ronan l'Accusateur sont impressionnants. Mais c'est Nébula, la guerrière partiellement cybernétique qui a ma préférence. Ses relations conflictuelles avec son père Thanos et sa sœur adoptive Gamora y sont pour beaucoup. Sinon, l’espace est un terrain de jeux inédit où par exemple le crâne d’une ancienne créature titanesque est devenu une planète colonisée par toutes les fripouilles de la galaxie (et habitée par l’exubérant Collectionneur). Les scènes spectaculaires sur fond de galaxies et d’astres lointains aux jolies couleurs se succèdent à un rythme effréné. Beaucoup sont inédites ce qui constitue une prouesse par les temps qui courent (l’évasion de la prison spatiale, le combat final avec le bouclier formé d’une multitude de vaisseaux, etc.). Des moments d’émotion ponctuent l’action non-stop et la dérision ambiante (le prologue sur Terre avec la mère du héros atteinte d’un cancer, le sauvetage dans l’espace de Gamora par Star-Lord au péril de sa vie, la fleur donnée par Groot à une petite mendiante, le rapprochement entre Star-Lord et Gamora, etc.). Pour couronner le tout, la BO est géniale avec ses tubes des années 70/80. Personnellement, je me suis régalé devant ce nouveau chef-d'œuvre de la SF.
Ma note : 10/10