Malgré
mon âge (la quarantaine), je n’ai jamais vu le célèbre dessin
animé des années 70/80 (j’étais plutôt « Capitaine Flam »…).
Je ne peux donc pas comparer ce film d’animation 3D avec la série
TV. Il s’agit en fait du premier film totalement en images de
synthèse « réalistes » que je vois (en dehors des films 3D «
humoristiques » de chez Pixar, Dreamworks et Cie). C’est aussi le
premier film qui utilise la RealD du début à la fin (ce n’était
même pas le cas pour « Avatar »). Le fait que ce soit un film
d’animation rend peut-être la chose techniquement plus facile que
pour un film « live ». Avec les lunettes, on bénéficie donc d’une
profondeur de champ pendant toute la projection. Evidemment, il ne
faut pas être allergique à l'esthétique des jeux vidéo. Autre
point positif, je n’ai pas trouvé la photographie du film trop
sombre contrairement à ce que laissait présager la bande-annonce.
Les graphismes sont réussis, tout particulièrement les personnages
féminins aux formes parfaites, véritables fantasmes ambulants dans
le pur style manga (la blonde Kei Yûki dans sa combinaison moulante
rouge, Miimé l’extraterrestre sexy, etc.). Le look du vaisseau
pirate Arcadia (montré dans ses moindres détails) et des pirates
(dont Albator) mélange l’ancien et le moderne (le drapeau noir,
les têtes de mort, la barre de gouvernail, la cape et le sabre du
capitaine, etc.). Pour moi, le seul bémol sur la forme concerne la
rigidité de l’animation de certains personnages. Sur le fond, le
mythe est respecté. On a droit à des abordages dans l’espace (ce
n'est pas courant), un charabia philosophico-scientifique plus simple
qu’il n’y paraît, des flash-back émouvants (typiquement
nippons). Bien sûr, l’utilisation répétitive des hologrammes, de
la « matière noire » et des twists (les révélations fracassantes
se succèdent) est un peu facile. Mais cela permet à l’histoire de
progresser. En revanche, la froideur d’Albator, sa fuite en avant
et son nihilisme, le rendent légèrement antipathique. Après avoir
commis la pire des catastrophes, il court durant une bonne partie du
film après une improbable rédemption (dénouer les nœuds du temps
pour que l’Humanité puisse tout recommencer en évitant de
reproduire ses erreurs). Heureusement que les proches compagnons du
capitaine balafré sont plus « humains ». Par ailleurs, le film
évite tout manichéisme. Chaque camp a à la fois tort et raison.
Personnellement, je ne regrette pas d’avoir vu ce film non
dénué d’une certaine profondeur. Mais je ne le conseille
qu’aux vrais fans de SF qui ne s’arrêteront pas à la complexité
(apparente) de l’histoire et aux dialogues parfois obscurs.
Ma note : 7/10