dimanche 29 décembre 2013

Albator, Corsaire de l'espace (2013)

Albator, Corsaire de l'Espace


Malgré mon âge (la quarantaine), je n’ai jamais vu le célèbre dessin animé des années 70/80 (j’étais plutôt « Capitaine Flam »…). Je ne peux donc pas comparer ce film d’animation 3D avec la série TV. Il s’agit en fait du premier film totalement en images de synthèse « réalistes » que je vois (en dehors des films 3D « humoristiques » de chez Pixar, Dreamworks et Cie). C’est aussi le premier film qui utilise la RealD du début à la fin (ce n’était même pas le cas pour « Avatar »). Le fait que ce soit un film d’animation rend peut-être la chose techniquement plus facile que pour un film « live ». Avec les lunettes, on bénéficie donc d’une profondeur de champ pendant toute la projection. Evidemment, il ne faut pas être allergique à l'esthétique des jeux vidéo. Autre point positif, je n’ai pas trouvé la photographie du film trop sombre contrairement à ce que laissait présager la bande-annonce. Les graphismes sont réussis, tout particulièrement les personnages féminins aux formes parfaites, véritables fantasmes ambulants dans le pur style manga (la blonde Kei Yûki dans sa combinaison moulante rouge, Miimé l’extraterrestre sexy, etc.). Le look du vaisseau pirate Arcadia (montré dans ses moindres détails) et des pirates (dont Albator) mélange l’ancien et le moderne (le drapeau noir, les têtes de mort, la barre de gouvernail, la cape et le sabre du capitaine, etc.). Pour moi, le seul bémol sur la forme concerne la rigidité de l’animation de certains personnages. Sur le fond, le mythe est respecté. On a droit à des abordages dans l’espace (ce n'est pas courant), un charabia philosophico-scientifique plus simple qu’il n’y paraît, des flash-back émouvants (typiquement nippons). Bien sûr, l’utilisation répétitive des hologrammes, de la « matière noire » et des twists (les révélations fracassantes se succèdent) est un peu facile. Mais cela permet à l’histoire de progresser. En revanche, la froideur d’Albator, sa fuite en avant et son nihilisme, le rendent légèrement antipathique. Après avoir commis la pire des catastrophes, il court durant une bonne partie du film après une improbable rédemption (dénouer les nœuds du temps pour que l’Humanité puisse tout recommencer en évitant de reproduire ses erreurs). Heureusement que les proches compagnons du capitaine balafré sont plus « humains ». Par ailleurs, le film évite tout manichéisme. Chaque camp a à la fois tort et raison. Personnellement, je ne regrette pas d’avoir vu ce film non dénué d’une certaine profondeur. Mais je ne le conseille qu’aux vrais fans de SF qui ne s’arrêteront pas à la complexité (apparente) de l’histoire et aux dialogues parfois obscurs.

Ma note : 7/10