samedi 31 août 2013

Frère de sang (1982)

Frères de sang


« Frère de sang » alias « Basket Case » a connu une petite renommée dans les années 80 au sein du cercle fermé des amateurs de films d’horreur. Il faut dire que les scènes les plus sanglantes suivent les traces du personnage principal et de son mystérieux panier. Dès le générique, l’hémoglobine gicle. Mais, il n’y a pas que cela. L’histoire se singularise par son originalité. Celle d'une horreur médicale que n’aurait pas renié le réalisateur David Cronenberg, spécialiste du genre. Jugez plutôt : un jeune homme qui conserve son frère siamois atrocement déformé dans un panier en osier, cherche à se venger des médecins qui les ont séparés. Lorsque le jeune homme tombe amoureux et essaye de gagner son indépendance, la créature devient folle… Dans un premier temps, le principal atout du film est de ne pas filmer directement le monstre mais d’utiliser la caméra subjective. Cela laisse planer un certain suspense concernant la nature de l'être caché. Ensuite, les liens complexes (amour, haine, soumission) entre les deux frères ainsi que le harcèlement télépathique de la créature sur son jumeau haussent le niveau. Par contre, une fois la créature dévoilée, le film lorgne du côté du gore burlesque à la Peter Jackson des débuts (« Bad Taste » et « Braindead »). Le monstre en caoutchouc est hideux mais son animation image par image façon « Chapi Chapo » s'avère catastrophique. Parfois, il n’est même pas animé du tout. C’est le comédien qui agite le monstre dans ses bras ! Cela n’empêche pas les corps coupés en deux, les visages ravagés et les hectolitres de sang de couler. Les flash-back sur l’enfance des frères, leur séparation au bistouri sont de grands moments… à condition d’avoir l’estomac solide. L’émotion est vaguement présente lorsque le frère opéré récupère son double monstrueux, sorte de tumeur munie de dents, dans une poubelle. Ou encore quand la nounou raconte une histoire à la monstruosité assise sur ses genous. Retour au présent, et on rigole lorsque la chose monstrueuse vole une petite culotte à une prostituée. Le summum est atteint avec le viol final. Un tas de plastique inondé de sang censé représenter l’horrible frangin, fait des va-et-vient dans l’entrejambe d’une femme nue. Il fallait oser ! Sur la forme, le film a très mal vieilli. La photographie est sale. Les acteurs sont tous mauvais (y compris le personnage principal, cheveux longs bouclés, très années 80). Bref, c’est un film plein de défauts mais foutraque, culotté et gerbant. Moi, j’aime…
 
Ma note : 7/10