Aucun film de la filmographie de Shyamalan ne m’a déçu à ce jour. Et ce n’est pas avec celui-ci que ça va commencer. Pourtant avec tout le mal qui a été dit et écrit sur « La jeune fille de l’eau » tant des critiques professionnelles que des spectateurs, je pensais tenir là une erreur de parcours. Et non, c’est encore une réussite. Mais attention, dans le pur style Shyamalan, c'est-à-dire hors des sentiers battus. Une fois de plus le fantastique s’invite dans la réalité la plus banale. Le réalisateur raconte la légende du peuple de l’eau qui autrefois parlait aux humains. De nos jours, l'une de leur représentante prend contact avec un homme… dans une résidence collective dotée d’une piscine commune ! C’est dans celle-ci qu’apparaît la nymphe aquatique poursuivie par son ennemi, une sorte de loup vert qui a le pouvoir de se transformer en herbe ! Chaque personnage du film a un rôle à jouer pour aider la jeune fille de l’eau à accomplir sa mission puis à regagner son monde. Du concierge bègue (excellente prestation Paul Giamatti) à l’écrivain qui changera la face du monde (incarné par Shyamalan lui-même) ; les résidents constituent une brochette de personnages pittoresques (l’un d’entre eux se muscle uniquement la moitié du corps !). Derrière certains locataires se cachent un guérisseur, un guide, un interprète... Des rôles sortis tout droit d’une histoire de fantasy. Evidemment, ils ignorent totalement qui ils sont. C’est le concierge qui par déduction va découvrir l'identité de l’écrivain recherché par la nymphe puis les différentes personnes correspondant aux rôles symboliques. Sauf qu’il va totalement se tromper. Ce qui nous vaut des révélations surprenantes. Le film est également effrayant avec les apparitions de la méchante créature (et ses grognements menaçants) qui veut tuer la jeune fille. Sans oublier les gardiens de la loi des sortes d’affreux singes vivants dans les arbres. Curieusement, malgré la présence de toutes ces créatures surnaturelles dans un univers réaliste, le film fonctionne. C’est d’ailleurs le message du réalisateur. Il faut croire à l’impossible, au fantastique qui se cache derrière notre quotidien. Avec sérieux mais sans oublier quelques passages amusants, le film se termine en apothéose avec l’arrivée d’un aigle géant qui ramène notre nymphe dans son monde. La force de Shyamalan, c’est de filmer cela sans jamais sombrer dans le ridicule. Bravo !
Ma note : 8/10