lundi 24 juin 2013

Hellraiser : Le pacte (1987)

Hellraiser le pacte


Sans trop généraliser, je pense que les films d’horreur anglais sont plus subtils que leurs homologues américains. C’est encore plus vrai avec celui-ci, écrit et réalisé par Clive Baker, écrivain d’horreur reconnu pour la qualité de son écriture. Ses nouvelles sont de véritables poèmes macabres. En cela, « Hellraiser » est bien une œuvre du maître. Dès les premières images, on assiste à des scènes gore d’une violence inouïe (hameçons arrachant les chairs, corps en pièces détachées etc.). Sinon, les scènes de sexe sont malsaines et la saleté omniprésente (les rats, les cafards, les asticots etc.). La réalisation est originale avec de judicieux flash-back qui s’intègrent parfaitement à la réalité présente. Tout est filmé avec soin comme le clou qui déchire la main de Larry (le mari) lors du déménagement et le sang absorbé par le plancher. Ensuite, la régénérescence de Franck (l'amant) dans le grenier commence. Pour le plus grand plaisir des amateurs de frissons, elle est filmée avec complaisance presque jusqu’à l’écœurement. Le spectateur a droit à tous les stades de la transformation : de l’état embryonnaire au squelette qui se recouvre peu à peu de chair et de muscles. Voir Julia et Franck (pas totalement reconstitué) dans l'intimité n’est pas très ragoûtant. Le pacte entre la femme et l’amant-zombie est scellé. Le scénario qui mêle allègrement torture et jouissance s’avère très « adulte » pour un film d’horreur. En effet, à côté de l’histoire de ce trio amoureux inédit (l'épouse, le mari et l’amant mort qui renaît en se nourrissant de sang), les autres productions du genre font figure d’aimables plaisanteries. Attention !, l’absence d’humour, les meurtres violents (à coups de marteau) tournés sans recul peuvent choquer. A noter que l’actrice principale, plutôt âgée et pas spécialement belle, n’obéit pas aux canons du genre. Mais les vraies stars du film, ce sont les Cénobites, des créatures infernales sorties de l’imagination débordante (malade ?) de Clive Baker. Enfin, je ne peux pas terminer sans mentionner les pouvoirs du Cube qui offrent aux spectateurs des scènes oniriques démentielles (à l’hôpital, à la fin dans la maison). Voilà sûrement l’un des films les plus gore du cinéma.
 
 Ma note : 10/10