J’ai encore plus aimé ce film aujourd’hui qu’à l’époque de sa sortie ! Il résulte de la rencontre entre Paul Verhoeven et Arnold Schwarzenegger un des meilleurs films de SF et d’action des années 80/90. Il faut dire que le scénario en béton (tiré d’une nouvelle de l’écrivain de SF Philip K. Dick, une pointure dans le genre) et les nombreuses scènes de fusillades sanglantes, de poursuites et d’explosions, font de ce film une œuvre aussi intelligente que divertissante. L’intrigue est basée sur le monopole du contrôle de l’oxygène sur la planète Mars. Monopole qui est menacé par une découverte fantastique (voir la transformation finale de Mars invraisemblable mais géniale) ainsi que par le personnage incarné par Schwarzenegger et ses souvenirs factices, ses identités antagonistes… Avec un Michael Ironside en méchant très convaincant et une Sharon Stone en vicieuse athlétique qui donnent du fil à retordre à notre Schwarzy, le casting est un pur bonheur. Beaucoup de choses dans le film sont mémorables : le déclenchement de l’alarme du détecteur de métaux dans le métro, l’extraction par le nez d'un émetteur placé dans la tête, l’arrivée mouvementée sur Mars de Schwarzy déguisé en grosse femme, les mutants à la fois originaux et repoussants (la femme aux trois seins, le mutant siamois etc.), les paysages martiens magnifiques… En fait, « Total Recall » est une superproduction totalement décomplexée. Sa liberté de ton, son côté déjanté le rapproche parfois des films de série Z. Plutôt que de lui nuire, les excès des acteurs (parfois peu naturels, trop détachés avec leurs répliques irréalistes) renforcent le capital sympathie du film.
Ma note : 9/10