Pourtant réputé inadaptable au cinéma, « Le Parfum » est un grand film. Il est visuellement superbe et sophistiqué, foncièrement envoûtant et effrayant. L’humour pince-sans-rire de la voix off est un régal. On apprend également des choses sur l’histoire de la parfumerie (l'extraction des essences, la distillation etc.) et les grands parfumeurs. L’utilisation fréquente du travelling permet au spectateur d’imaginer les odeurs (des vers sous le pelage d'un rat à la vue panoramique d’un champ de lavande...). Mission réussie pour le réalisateur, les odeurs nauséabondes et les senteurs les plus raffinées sont presque palpables durant tout le film. Et cela, dès la naissance de Grenouille, sous un étal au milieu de la puanteur du marché aux poissons de Paris où sa mère le laisse parmi les déchets après avoir coupé le cordon ombilical avec un couteau sale. Avec la volonté de Grenouille de préserver la senteur des femmes (après les objets et un chat…) le film bascule dans le thriller violent et le gore (les meurtres innombrables et la fabrication artisanale du parfum). La fin onirique parachève ce chef-d’œuvre en beauté.
Ma note : 10/10