dimanche 24 novembre 2013

Evan tout-puissant (2007)

Evan tout-puissant


J'ai ri de bon cœur en visionnant cette version moderne de l'Arche de Noé. Steve Carell est drôle tout le long du film. J'aime beaucoup lorsque les animaux commencent à le suivre partout, quand sa barbe pousse sans qu’il puisse la raser et qu'il troque ses habits de politicien pour ceux d'un personnage biblique. La construction de l'Arche est également très amusante. Evidemment, il est difficile de passer inaperçu après ça ! Mais surtout, le film va jusqu'au bout de son délire. On y trouve Morgan Freeman, en Dieu, qui dialogue avec un Steve Carell tout d'abord réticent à la tâche. A la fin, avec l'embarquement des animaux puis le Déluge, le film s'avère bien plus ambitieux qu'une comédie lambda.
 
Ma note : 8/10


 

samedi 23 novembre 2013

Toy Story 3 (2010)




A l’instar du précédent épisode, « Toy Story 3 » allie les moments d’émotion pure (la fin de l’enfance et le temps qui passe) et les scènes d’action effrénées dans une version revue et corrigée de « La Grande Evasion ». Impossible de rester de marbre devant ces jouets, délaissés par leur propriétaire, qui se retrouvent en terre inconnue (une crèche). Nous faisons la connaissance des enfants (de vrais petits vandales) et d'autres jouets, pour la plupart inédits (dont un ours rose parfumé à la fraise !), certains assez inquiétants… Voilà une suite magistrale réussie en tous points.
 
Ma note : 10/10

Wallace et Gromit : Le mystère du lapin-garou (2005)

Wallace et Gromit : le Mystère du lapin-garou


Ce premier long-métrage de Wallace et Gromit vaut surtout pour ses prouesses techniques. En effet, l'animation à base de pâte à modeler demande beaucoup plus de travail et de temps que l'animation en images de synthèse. Bravo aux techniciens qui ont réussi à tenir sur la durée. L'histoire, loufoque, lorgnant du côté des films d'épouvante tient la route. Après, il faut aimer les deux personnages principaux... Personnellement, je pense que pour ce genre de réalisation, il est tout de même difficile de rivaliser avec la profondeur et les émotions d'un film mettant en scène des acteurs en chair et en os.

Ma note : 6/10

mardi 19 novembre 2013

The Green Hornet (2011)

The Green Hornet
 
 
Je ne suis pas fan de l'univers pseudo-poétique de Michel Gondry. Mais ici, le réalisateur change de registre en réalisant un film de super-héros. Il s'agit d'une adaptation de la série TV américaine des années 60 "Le Frelon vert" avec un certain Bruce Lee dans le rôle de Kato. Globalement, j'ai un avis plutôt favorable sur le film. Mais cela n'a pas été simple. Au début, le personnage dilettante incarné par Seth Rogen est très antipathique. Le scénario navigue entre un humour potache et le déjà-vu (la mort du père du futur super-héros, la création du personnage etc.). A ce stade, j'ai failli arrêter le film. Cependant, après cette première partie assez vaine, la suite m'a distrait jusqu'à la fin avec la rivalité entre le Frelon vert et son acolyte s'achevant sur un combat des plus musclé, l'enterrement vivant des deux compères à l'intérieur de la Black Beauty lors du premier rendez-vous avec les méchants, le massacre d'innocents habillés en vert, la réhabilitation du père et les révélations sur sa mort, l'apothéose finale survitaminée avec ses batailles de voitures armées jusque dans les bureaux du Daily Sentinel, l'hommage musical et visuel à la série d’origine lors du générique de fin. Bien que bancal, le résultat est ponctuellement divertissant.
 
Ma note : 6/10

Edward aux mains d'argent (1990)

Edward aux mains d'argent
 
 
Ce conte pour adulte contient tous les éléments propres à l'univers poético-macabre de Tim Burton. Depuis, le réalisateur est un peu resté prisonnier de cet univers. Il suffit de regarder sa filmographie et la présence de Johnny Depp avec son look d'androgyne gothique dans presque tous ses films. Au départ, j'ai eu du mal à éprouver de l'émotion envers Edward à cause de son apparence et de son attitude légèrement mécanique. Le film ne m'a touché qu'à partir du moment où tout le monde se ligue contre lui et qu'il blesse involontairement ses amis dans sa fuite. Malgré ses qualités esthétiques indéniables (le contraste entre les maisons aux couleurs vives du lotissement et le château lugubre d'Edward), ses idées de génie (les sculptures végétales, de glace et même de cheveux) ; j'ai trouvé la première partie du film trop gentille pour vraiment défendre le droit à la différence. Le désir d'Edward de vivre "normalement", de connaître l'amour comme les jeunes de son âge s'exprime de façon trop inoffensive. Le film ne décolle que lorsque Edward commence à être abusé, manipulé, haï (la nymphomane dans le salon de coiffure et la violation de domicile par effraction). Cette oeuvre est une référence si vous adhérez au cinéma de Tim Burton. Dans les autres cas, vous risquez d'être déçu.
 
Ma note : 7/10

L'Agence (2011)

L'Agence


Cette adaptation d'une nouvelle de l'écrivain de SF Philip K. Dick commence (trop) doucement. On ne voit pas vraiment où nous mène l'intrigue politique. Mais petit à petit l'ensemble prend forme. La romance semée d'embûches entre Matt Damon et Emily Blunt, l'apparition des "superviseurs", quelques passages kafkaïens rendent le film de plus en plus passionnant. Et cela malgré la sobriété de la réalisation et l'absence d'éléments futuristes en dehors des "portes" et des "plans" que trimbalent les "anges". A défaut d'être totalement abouti, le résultat s'avère surprenant. Dommage que le "happy end" (la "réécriture du plan" plutôt que la "réinitialisation") traduise un réel manque d'audace de la part du réalisateur.

Ma note : 7/10

Les valeurs de la famille Addams (1993)

Les Valeurs de la famille Addams


Cette suite est encore plus amusante que le premier volet. L'histoire y est un peu plus développée. Il faut dire que nous sommes en terrain connu. Nul besoin de présentations, on peut rentrer dans le vif du sujet. Morticia et Gomez Addams sont les heureux parents d'un troisième enfant. Mercredi et Pugsley voient d'un très mauvais œil l'arrivée de ce petit frère qui fait l'objet de toutes les attentions. Ils essaient de le tuer, mais chacune de leurs tentatives se révèle vaine (guillotine, défenestration...). Afin de mieux surveiller leurs enfants, Morticia et Gomez font appel à une baby-sitter. Débarque alors Debbie surnommée « la veuve noire » qui est réputée pour se marier avec des hommes riches et les tuer de manière à ce que l'on croie à une mort accidentelle afin d'hériter de leur fortune. Cette charmante jeune femme (en réalité totalement cinglée) prétend vouloir garder les enfants, mais en veut à la fortune de Fétide, le frère de Gomez. Elle est rapidement démasquée par Mercredi. La nounou diabolique fait envoyer Mercredi et Pugsley dans un camp d'été pour les éloigner. Sur place, la résistance des enfants Addams face à la mièvrerie, la bêtise ainsi que le racisme des moniteurs et des petites filles modèles du camp est vraiment hilarante (les dessins animés Walt Disney en guise de punition, le tir à l'arc de Pugsley, la pièce de théâtre revue et corrigée par Mercredi etc.). Il en est de même concernant toutes les tentatives avortées de Debbie pour assassiner (électrocution, explosion...) un Fétide marié et fou amoureux. Voilà une comédie unique en son genre vraiment réussie que je ne peux que conseiller.

Ma note : 8/10

samedi 9 novembre 2013

La famille Addams (1991)

La Famille Addams

 
Cette adaptation cinématographique restitue bien l’atmosphère, les décors et les costumes gothiques de la série américaine comico-morbide des années 60. On prend plaisir à suivre les tribulations de Morticia et Gomez Addams, Fétide, Mercredi, Pugsley et même de la main vivante nommée la Chose. Il faut saluer l’interprétation impeccable de tous ces personnages. Du fait de son scénario un peu mince et décousu, ce premier film permet surtout de présenter cette famille très particulière et de poser le contexte afin de préparer la suite.
 
Ma note : 7/10

lundi 4 novembre 2013

Dellamorte Dellamore (1994)

DellaMorte DellAmore


Francesco Dellamorte, un jeune homme solitaire et mélancolique, est le gardien d'un cimetière bien spécial : au bout de sept jours, les cadavres se réveillent et quittent leur tombe en quête de chair fraîche. Accompagné de son fidèle Gnaghi, un simplet ne s'exprimant que par l'onomatopée "gna", Francesco se charge de remettre en terre les zombies d’une balle de pistolet ou d’un coup de pelle dans le crâne. La routine quoi ! Mais sa passion dévorante pour une jeune et mystérieuse veuve va bousculer sa vie. Ce film gore irrévérencieux est dominé par la prestation de l’acteur Rupert Everett énigmatique à souhait. Ce héros sensuel et désabusé évolue dans un monde singulier où la mort et l’amour sont dangereusement liés. Empreinte d’une sensualité morbide, de sentiments contradictoires, cette oeuvre se situe bien au-delà d’un simple film d’horreur. Certaines scènes relèvent du blasphème comme l'acte sexuel de la veuve sur la tombe de son défunt mari. Mari qui regagne la surface en creusant pour interrompre le coït ! C’est tellement bien filmé, avec un éclairage très travaillé, que ce passage d’une grande beauté est d’un érotisme troublant. Mais lorsque notre gardien péte les plombs en commençant à tuer les vivants, le film devient difficile à suivre. Le massacre dans l’hôpital, la balle dans l’œil de la nurse dont le corps est enjambé par un médecin comme si de rien n’était : réalité ou irréalité ? De même, je n’ai pas vraiment saisi le problème physique du héros… Dommage que le dénouement soit si abscons. En fait, les deux personnages principaux sont prisonniers dans leur univers restreint. Cette idée est présente dès le début du film ainsi que lors de son épilogue avec la boule à neige. Comme les résidents de cette petite boule que l’on agite, il n’est pas possible d’aller au-delà des limites imposées, tout comme nous ne pouvons pas aller au-delà des limites que nous impose notre vie. Techniquement, il n’y a rien à dire. La photographie est sublimée par de nombreux effets de lumière. La BO est assez flippante. Les effets spéciaux et les maquillages sont très soignés. On peut citer au hasard un car de scouts transformés en zombies accompagnés de motards victimes d’un accident de la route, la tête coupée et toujours vivante d’une jeune fille conservée par le fossoyeur, les apparitions de la faucheuse, les lucioles dans le cimetière etc. Avec ce film à la fois divertissant, profond et complexe, on n’est pas loin du chef-d’œuvre.

Ma note : 9/10


Le loup-garou de Londres (1981)

Le Loup-garou de Londres


C’est dans cette version que l’on peut trouver les plus belles transformations de l’histoire du cinéma d’un homme en loup-garou grâce au talent de Rick Baker, spécialiste des effets spéciaux. John Landis a su donner un nouveau souffle au mythe du loup-garou avec des scènes vraiment innovantes. Lorsqu’un loup-garou tue un être humain ; celui-ci devient un mort-vivant condamné à errer dans les limbes. Il ne trouvera le repos qu’à la mort du loup-garou. Quand un loup-garou blesse un être humain ; celui-ci devient un autre loup-garou les soirs de pleine lune. Hélas, le ton désinvolte et l’humour noir qui se dégage du film désamorce toute tension. Le film hésite constamment entre parodie et respect du mythe. Les pitreries et les effets comiques font tâches. Le pire étant la musique pêchue inappropriée diffusée pendant la scène principale de la métamorphose (la plus belle jamais vue). Heureusement, certaines scènes sont marquantes comme les cauchemars du héros à l’hôpital (dont un cauchemar dans le cauchemar impressionnant) ; le réveil post-transformation du jeune homme tout nu dans la cage des loups du zoo de Londres ; le copain du héros devenu un mort-vivant en putréfaction qui tente de le convaincre (sur un ton gouailleur) de se suicider avant la pleine lune ; la scène dans le cinéma porno où les victimes (dans un état physique plus ou moins dégradé suivant les cas) du jeune homme/loup-garou lui demandent de mettre fin à ses jours avec moult conseils (avantages et inconvénients du pistolet, du couteau, de la défenestration, de la pendaison…) ; la présence du monstre dans le métro londonien ; la panique à Piccadilly Circus avec ses accidents de la circulation en cascade et ses plans gore (une tête tranchée, un corps dévoré…) ; le face à face entre l’énorme loup gris et sa bien-aimée dans la ruelle. A noter qu’ici les loups-garous ont une posture peu humanoïde contrairement à ceux du film « Hurlements » de Joe Dante. Ils n’en sont que plus « réalistes ».

Ma note : 8/10

Hurlements (1981)

Hurlements


Joe Dante se tourne ici vers une créature mythique du cinéma fantastique en dépoussiérant le mythe du loup-garou. Dans le genre, son film est résolument moderne pour l’époque. Les personnages principaux sont typiques des années 80. L’héroïne est une femme publique, journaliste TV. Ce film est probablement le plus connu des cinéphiles avec « Le loup-garou de Londres » de John Landis. Mais, la comparaison entre les deux œuvres s’arrête là. « Hurlements » met beaucoup trop de temps à rentrer dans le vif du sujet. Après un traumatisme, la journaliste rejoint une étrange communauté sur les conseils de son médecin. Ainsi, avant d’être confrontée aux lycanthropes, l’héroïne est victime d’un viol. Cette partie est longuette et légèrement hors sujet. D’autant que la réalisation est conventionnelle et l’interprétation sans éclat. Le film ne démarre vraiment que lorsque les membres de la communauté se dévoilent. Certaines transformations sont à la peine (le couple devant le feu de camp), d’autres sont plus convaincantes (la métamorphose complète dans le bureau du docteur). Quoi qu’il en soit, il s’agit d’une des premières fois que l’on voit à l’écran des loups-garous « réalistes », pas des comédiens affublés d’un déguisement. Quelques scènes gore viennent pimenter le film comme le bras d’un loup-garou tranché à la hache qui retrouve sa forme humaine, le visage d’un monstre ravagé par l’acide… Mais que de temps perdu ! C’est dommage car la fuite de la communauté avec ses loups-garous partout est vraiment palpitante. La métamorphose de la présentatrice en direct pendant le journal TV est bien vue. Le peu d’écho de cette action sur les spectateurs blasés que nous sommes résonne comme une critique de notre société dont Joe Dante est friand. Enfin, l’idée intéressante du film, à savoir l’adaptation des mœurs des loups-garous à notre société en élevant du bétail pour s’en repaître et donc l’abandon de leurs proies naturelles que représentent les humains, n’est pas suffisamment mise en avant.

Ma note : 6/10

L'éventreur de New York (1982)

L'Eventreur de New York
 
  
Lucio Fulci, le spécialiste italien du gore artisanal, signe pour une fois un film dénué d’éléments fantastiques. Pas de zombies ou de maisons hantées ici mais un tueur en série à la voix de canard (!), amateur de rasoirs et de couteaux. Déjà, il ne faut pas être allergique aux productions des années 70 (gros grains pour la photographie, vêtements et voitures d’époque…). Ensuite, le réalisateur transalpin n’évite pas les errements scénaristiques inutiles tels les nombreux passages érotiques lourdingues et la piste d’un faux coupable qui plombent le film. Sinon, il n’y a rien de bien original dans ce thriller horrifique si ce n’est l’explication finale assez émouvante quant au mobile de l’éventreur. Mais pour les fans du genre dont je fais partie, les scènes sanglantes sont bien présentes à commencer par une main coupée en décomposition qui accompagne le spectateur pendant tout le générique de début du film. Après, il faut avoir le cœur bien accroché notamment lors d’une énucléation oculaire en gros plan et d’un téton coupé en deux à la lame de rasoir. Les scènes sexuelles et sanguinolentes sont souvent pénibles à regarder. Dans le film, la ville de New York est lugubre, minée par le vice. Certains passages s’avèrent particulièrement stressants grâce à une BO, un éclairage, et des plans appropriés. Malgré un scénario à la construction alambiquée et maladroite, le film est conforme aux attentes suscitées par ce genre de production même s’il n’a pas la classe d’un Dario Argento. 

Ma note : 6/10

Fantômes contre Fantômes (1996)

Fantômes contre fantômes

 
Ce film marque le retour de Michael J. Fox après la célèbre série des « Back to the Future ». Dans cette comédie horrifique, les revenants ont le beau rôle. Dès les premières minutes, il est clair qu’ici les phénomènes paranormaux et les fantômes font partie du quotidien. Le postulat est que les morts restent parmi nous sous forme d’émanations (d’affreux comiques ou de dangereux tueurs) lorsqu’ils ont raté « le couloir ». Certains, décédés trop jeunes, ne se font pas à l’idée d'être morts ! Mais lorsqu’un psychopathe, exécuté sur la chaise électrique, auteur du massacre de douze innocents dans un hôpital, continue d'améliorer son score de l’Au-delà ; on ne rigole plus. Les effets spéciaux des ectoplasmes sont l'un des nombreux atouts du film. La scène finale dans l’hôpital désaffecté superpose présent et passé : le bâtiment en ruine et le massacre avec le meurtrier qui canarde à tout-va pendant que sa jeune complice numérote les victimes en leur cisaillant le front. Le héros passe de la vie à la mort, d’être de chair à celui d’ectoplasme pour venir à bout du mal. Dans les dernières images, la vision que donne le film de l’Enfer et du Paradis est certes convenue mais spectaculaire. C’est un film très riche, aussi drôle que terrifiant, dont le seul petit défaut est peut-être d’en faire trop…

Ma note : 9/10

Re-Animator (1985)

Re-Animator

 
A sa manière, ce film réussit l’exploit d’être aussi effrayant que la nouvelle de l’écrivain H.P. Lovecraft dont il s’inspire. Cette adaptation a longtemps été considérée par les spécialistes comme le film le plus gore du cinéma. Le « Braindead » de Peter Jackson n’était pas encore passé par là. Le film révéla le réalisateur Stuart Gordon et l’acteur Jeffrey Combs. Ce dernier joue magnifiquement un jeune docteur froid et buté prêt à braver tous les interdits pour réaliser son obsession : faire revivre les morts grâce à un sérum fluorescent de son invention. Les scènes de lobotomies et la résurrection d’un chat ne sont rien à côté de la boucherie qui suit avec les macchabées devenus incontrôlables. Le contexte médical et scientifique intensifie les horreurs qui se déroulent sous nos yeux. Le summum étant atteint avec le professeur décapité dont la tête et le corps ont été « réanimés » séparément par Herbert West. On a juste envie de vomir lorsque la tête tranchée lèche le corps nue d’une jeune femme ! Le dénouement infernal, avec ses cadavres devenus fous et les intestins vivants qui saisissent notre jeune médecin, est très Lovecraftien. Le personnage de l’infirmier joué par Bruce Abott, fasciné par Herbert West, partagé entre le doute et la curiosité, est intéressant. Les dernières secondes du film sont émouvantes, terribles et (presque ?) sans espoir. Evidemment, le film s’adresse à un public averti. Côté technique, la photographie a perdu de sa superbe avec les années. Néanmoins, ce film devenu culte reste incontournable pour tous les amateurs.

Ma note : 9/10


Flic ou Zombie (1988)

Flic ou Zombie

 
Deux flics échappés de « Miami Vice » ou de « Starsky et Hutch » enquêtent sur une machine qui ressuscite les morts. Tué en service, l’un des deux est ressuscité. Il continue son enquête comme si de rien n’était en lançant des blagues à droite à gauche tout en se décomposant au fil du film. L’avantage est que les balles n’ont aucun effet sur lui, excepté d’abîmer son corps encore plus. Les scènes d’action sont du niveau d’un banal téléfilm. Peu d’effets gore retiennent l’attention sauf la décomposition en vitesse rapide d’une jolie femme. Les maquillages des zombies sont ratés et ridicules. La photographie est exécrable et la réalisation sans imagination. A noter tout de même la scène démente dans le restaurant chinois où la bouffe se met à revivre. Le porc caramélisé et les canards laqués attaquent ! Il s’agit là d’une série z à l’esprit déjanté dans la pure tradition avec tous les défauts que cela implique.

Ma note : 5/10




Bad Taste (1987)

Bad Taste


Ce premier film de Peter Jackson s’apparente au délire d’un étudiant gavé de films d’horreur depuis sa plus tendre enfance. C’est fauché, filmé au petit bonheur, sans scénario sérieux mais… terriblement jouissif ! Les scènes gore sont gerbantes. Les extraterrestres en latex à la recherche de chair humaine pour leur chaîne de hamburgers sont à la fois repoussants et risibles. Les fusillades et les explosions assurent le spectacle. Le réalisateur fait preuve d’inventivité et de culot à l’image du départ final de la maison/vaisseau spatial. A l'époque, les excès de ce film annonçaient déjà le prochain « Braindead » du même auteur.

Ma note : 7/10

The Dead Zone (1983)

The Dead Zone

Ce film est fidèle au roman de Stephen King. L’interprétation subtile de Christopher Walken et la réalisation sobre mais efficace de David Cronenberg en font une adaptation réussie. C’est suffisamment rare pour être souligné. Martin Sheen en futur président des USA (dangereux) n’est pas mal non plus. Le pouvoir de lire le passé ou l’avenir d’une personne en la touchant est vécu ici comme une malédiction qui gâche la vie du personnage principal. A la fin, son sacrifice est particulièrement émouvant. Voilà un film qui mérite d’être vu même s’il n’apporte rien de plus à la version écrite.

Ma note : 7/10

Vampire, vous avez dit vampire ? (1985)

Vampire, vous avez dit vampire ?


Voilà une bonne série B qui a ressuscité les films de vampire dans les années 80. Les effets spéciaux sont vraiment réussis et modernisent le mythe (le vrai visage du voisin avec le crayon planté dans la main, la transformation du copain en loup-garou…). Le vampire fréquente les lotissements et les discothèques, exit donc les vieux châteaux et autres cryptes humides. A travers son jeune héros, le film rend hommage aux films d’horreur avec ses nombreuses références au genre. L’acteur Roddy Mc Dowall fait plus vrai que nature en chasseur de vampires de pacotille. L’acteur qui interprète le vampire possède un charme certain. Malgré son côté cool, le film donne par moments la chair de poule avec ses créatures démoniaques sous l’emprise de leur maître (le copain démon, la mâchoire pleine de dents de la copine vampirisées, etc.). Seul le début du film avec la surveillance des faits et gestes du voisin est un peu long. Ce n’est pas le « Dracula » de Francis Ford Coppola mais il y a là de quoi passer un bon moment.

Ma note : 7/10

Planète hurlante (1995)

Planete hurlante

Les Screamers, des robots enfouis sous le sol de la planète Sirius 6B, détectent tout et sont devenus si perfectionnés qu’ils ont suivi leur propre évolution. Peter Weller (« Robocop », « Le Festin nu ») incarne un militaire qui va découvrir au fil du film des modèles de Screamers toujours plus perfectionnés et dangereux. Le modèle de type 1 est un quadrupède à l’aspect métallique, le type 2 un homme, le type 3 un enfant. Je vous laisse deviner le type 4 (« On sait pleurer, on sait saigner, on sait baiser »…). Les derniers modèles peuvent prendre l’aspect de n’importe quel humain. Ainsi, le film prend des allures de thriller au suspense intenable. A qui se fier ? Derrière un visage familier peut se cacher une machine infernale. Bénéficiant d’un scénario astucieux bien qu’invraisemblable, le film est aussi techniquement réussi. Les paysages de la planète sont jolis et assez réalistes. Les interprètes sont tous convaincants. Les effets spéciaux s’avèrent étonnants et terrifiants. C’est à partir de la quête du héros que ce film de SF devient réellement passionnant. La dernière image avec le doudou dans la navette en fuite promet un avenir sombre pour notre planète Terre.

Ma note : 8/10


Le choc des Titans (1981)

Le Choc des titans

Il s’agit là de la dernière participation à un film pour Ray Harryhausen le roi du stop motion (animation en volume). Ce n’est pas le meilleur (qui reste pour moi « Le septième voyage de Sinbab ») mais peut-être le plus généreux en effets spéciaux, en décors, en paysages… Le film offre aux spectateurs des images de temples, de sites grandioses et sauvages d’Italie, d’Espagne et de Malte. Et les idées foisonnent. Les Dieux et simples mortels sont incarnés par des vedettes telles que Burgess Meredith, Laurence Olivier ou Ursula Andress. Mais linterprétation est parfois excessivement solennelle. Les dialogues manquent de naturel. Le personnage principal (tout comme celui de « Jason et les Argonautes ») n’est pas très charismatique. Enfin certains trouveront le film trop bavard. Heureusement les créatures hybrides et magiques : Pégase le cheval ailé, le Kraken le monstre des mers, la Méduse la femme-serpent, un chien bicéphale, des scorpions géants, et bien d’autres, assurent le spectacle. La traversée du Styx en barque et les trois sorcières aveugles cannibales avec leur œil, le combat contre la Méduse qui transforme tous ceux qui la regardent en pierre, sont les scènes que j'ai le plus aimé. Moins celles avec le Kraken, techniquement plus perfectibles. À l’heure des images de synthèse, les effets spéciaux et les maquillages ont vieilli mais gardent de part leur imperfection et leur naïveté un charme singulier (en tout cas pour moi). Même s’il est vrai que sous ses airs de R2-D2, la réplique métallique de la chouette de la déesse Athéna envoyée de l’Olympe sur Terre est ridicule. Les amateurs seront comblés par les nombreux personnages issus de la mythologie grecque. 

Ma note : 7/10


Thor (2011)

Thor


De par son origine mythologique, Thor est l’un de mes super-héros Marvel préférés. Le personnage du film n’est pas du tout fidèle à son modèle de papier (barbu, visage rond, absence de longue chevelure blonde, sourire omniprésent). Les effets spéciaux numériques sont plutôt moches. Les décors et les costumes du royaume des Dieux font toc. La photographie suit la mode. Elle est beaucoup trop sombre. Avant le bannissement de Thor du royaume des Dieux, le scénario est confus. Il faut s’accrocher pour s’intéresser au sujet. Nathalie Portman se contente de respecter le cahier des charges. Le S.H.I.E.L.D. est là pour faire rentrer Thor dans le moule des adaptations Marvel au cinéma. Malgré le dispositif de sécurité autour du marteau de Thor, un ou deux combats sur Terre et sur Asgard contre le félon Loki, le film ne tient pas ses promesses.

Ma note : 4/10

Chromosome 3 (1979)

Chromosome 3



Il s’agit du premier film célèbre de David Cronenberg, le spécialiste de l’horreur médicale (« Scanners », « Vidéodrome », « La mouche », « eXistenZ » etc.). Un médecin, inventeur d’une thérapie révolutionnaire censée extérioriser les troubles mentaux par des manifestations organiques (plaies, pustules, excroissances dermiques...), se focalise sur l’expérience qu’il mène sur l’une de ses patientes. Des meurtres sanglants frappent les proches de cette dernière… La photographie de ce film très ancré dans les années 70 a vieilli. En revanche, les scènes d’horreur sont toujours aussi choquantes. S’agissant d’enfants, les attaques des petits monstres (sans nombrils) sont même traumatisantes. On n’est pas prêt d’oublier le massacre d’une institutrice dans sa classe devant tous les bambins, son visage finalement recouvert par un dessin d’enfant. Inoubliable également la petite fille « normale » agrippée à travers une porte par une horde de petits monstres couverts de sang, la vision dégoûtante du ventre de la « femme-abeille », cette dernière arrachant avec ses dents l’enveloppe d’un monstrueux fœtus, les réactions de « ses enfants » sanguinaires qui lui obéissent par télépathie. La musique est particulièrement flippante durant les passages gore. L’acteur Olivier Reed réalise une belle prestation. Il est seulement regrettable que le film soit un peu lent à démarrer et un brin bavard.
 
Ma note : 7/10

Piranhas (1978)

Piranhas
 
  
Plus petits, plus nombreux et tout aussi voraces que le requin blanc du film « Jaws » de Steven Spielberg, les piranhas génétiquement modifiés de Joe Dante jouent également sur notre peur de l’inconnu, de ce qui se cache sous la surface de l’eau. Le petit monstre du laboratoire scientifique nous rappelle que le réalisateur est un amoureux de fantastique à l’ancienne (technique d’animation image par image). Il le confirmera plus tard avec ses « Gremlins » et « Small Soldiers ». Dans ce premier film, son acteur fétiche Dick Miller y fait déjà une apparition. Les scènes sous-marines sont efficaces. Lors des attaques, le bruitage qui suggère la frénésie des bestioles fait son petit effet. Les piranhas font vraiment preuve de pugnacité. Ils vont jusqu’à détruire un radeau de fortune ! On a droit à quelques plans gore en surface (le pêcheur avec les pieds et les tibias bouffés, le père de famille dans le canoë avec son fils qui disparaît dans un bouillonnement de sang, le dos arraché d’un baigneur, la disparition d'un skieur nautique, etc.). En revanche, certaines scènes de panique ne sont pas très réalistes. De plus, quelques passages inutiles font baisser la tension. Dans le dernier plan, il est difficile de partager la confiance de la scientifique concernant l’absence de risque d’invasion de l’Océan par les petits carnassiers. 

Ma note : 7/10

Scanners (1981)

Scanners


Après « Chromosome 3 » du même réalisateur, il est à nouveau question dans ce film des conséquences terribles d’une série d'expériences menées sur le corps humain. Ici, certains sujets appelés Scanners ont le pouvoir de sonder l’esprit et d’agir sur le cerveau d’autrui. Ces mutants ont échappé au contrôle des scientifiques et se baladent dans la nature. Des groupes rivaux se sont constitués. Les autorités envoient leur propre télépathe pour éliminer tous les Scanners. Comme d’habitude chez David Cronenberg, la réalisation est sobre voire austère. Mais le sujet de son film, c’est de la dynamite ! Les scènes gore peu nombreuses marquent les esprits (sans mauvais jeux de mots). A côté des violences d’origine télépathique, le film est parsemé de scènes d’action plus conventionnelles (fusillades et explosions). Lorsqu’un médium sonde un esprit, il y a un bruitage particulier très désagréable (grondement ou chuintement) qui renforce le sentiment de malaise. On assiste même à une intrusion télépathique dans un ordinateur jusqu’à le faire exploser ! A cette occasion, la pénétration de l'esprit à travers les circuits de la machine est très bien réalisée. Un médium fait même pleurer un garde comme un enfant en lui renvoyant l’image de sa mère. Michael Ironside interprète là son meilleur rôle. Celui d’un super télépathe capable d’obliger un automobiliste à se tuer, d’empêcher un médecin de lui faire une piqûre, de forcer un ennemi à se tuer au pistolet après avoir éliminé ses complices et même de faire exploser une boîte crânienne ! A la fin, la révélation sur le lien de parenté entre les deux super Scanners est surprenante, tout comme l’origine de leur pouvoir (un produit donné à des femmes enceintes en 1946). Le duel final est terriblement éprouvant : veines apparentes, yeux éclatés, autocombustion etc. (mes félicitations aux maquilleurs). Le dernier plan réserve une surprise de taille concernant le vainqueur… « Scanners » est le premier film que j’ai vu en cassette VHS sur mon magnétoscope. C’était en 1985. C’est aussi mon premier Cronenberg. Pour cela et ses qualités intrinsèques, ce film occupe une place particulière dans mon cœur.
 
Ma note : 9/10


Le chat noir (1981)

Le Chat Noir


Un étrange individu, passionné par l’occulte, communique avec l’Au-delà par l’intermédiaire d’un chat noir dont les apparitions sèment la mort. Lucio Fulci signe là une œuvre moins gore que d’habitude. Néanmoins, quelques morts violentes sont les bienvenues (le couple asphyxié la bave aux lèvres, une scène de défenestration spectaculaire…). Mais ce n’est pas le plus important. Le réalisateur transalpin a surtout cherché à créer une ambiance mystérieuse, une atmosphère surnaturelle et gothique à la Edgar Allan Poe. Le film se veut envoûtant et morbide. C’est en partie réussi. Le chat est mis en valeur tout le long du film (gros plans sur ses yeux, vue subjective au ras du sol). La campagne anglaise, les rues du petit village et son cimetière sont plutôt bien filmés. La photographie crée un certain malaise avec son jeu d’ombre et de lumière (l’ombre du chat pendu etc.). Hélas, la relation basée sur la haine entre le chat et le vieil homme n’est pas bien expliquée. L’interprétation de ce dernier est pesante. La partie policière du film est aussi inutile qu’inintéressante. D’autant que le suspense est totalement absent. J’ai relevé aussi des maladresses (les grognements disproportionnés du petit félin dignes d’un lion, une apparition/disparition ridicule du chat dans les sous-sols…). En définitive, il s’agit d‘une œuvre moyenne dans la filmographie de Lucio Fulci qui ne brille déjà pas par sa qualité. Mais le ratage est évité.
 
Ma note : 5/10

La mouche (1986)

La Mouche


Dans la filmographie de David Cronenberg, « La Mouche » demeure le titre le plus connu parce qu’il condense les obsessions du réalisateur. Le film mêle triangle amoureux où s’exprime la jalousie et SF classique. L’idée de base du film (un scientifique qui fusionne sans le vouloir avec une mouche) est un prétexte : il s’agit avant tout de parler de la fragilité du couple face à la maladie. Le film nous interroge sur notre capacité à aimer l’autre dans l’adversité, le dépérissement physique et le vieillissement. L’affection peut-elle dépasser le dégoût ? Le maître de l’horreur médicale au cinéma va ici encore plus loin que dans ses précédentes œuvres dans la description de la transformation du corps humain suite à une expérience scientifique (« Chromosome 3 », « Scanners », « Vidéodrome »). Comme d’habitude, le réalisateur se focalise sur son sujet sans esbroufe (sauf peut-être la scène du bras de fer). L’essentiel de l’action se déroule dans l’entrepôt qui sert à la fois de laboratoire et d’habitat au savant. Jeff Goblum interprète ici son meilleur rôle. L’actrice Geena Davis a vraiment du charme. Le film fonctionne essentiellement grâce à ce couple et aux différentes phases de la métamorphose du savant. Avec les premiers symptômes, j’ai beaucoup aimé les performances physiques (y compris sexuelles) du scientifique. Ensuite, la dégradation du corps (perte des cheveux et des ongles, des dents, vomissements et acidité gastrique) renvoie à des maladies bien réelles comme le cancer. Quant à la progéniture monstrueuse dans le ventre de l’être aimée, on pense bien sûr au SIDA. Véritable chef-d’œuvre du cinéma fantastique, il s’agit du plus gros succès commercial du réalisateur.

Ma note : 10/10

Frayeurs (1980)

Frayeurs (City of the Living Dead)

 

Une fois de plus chez Lucio Fulci, les forces d’outre-tombe envahissent la Terre. Moins poétique que son précédent « L’Au-delà », « Frayeurs » est tout aussi morbide et déprimant. La pendaison d’un prêtre a pour effet d’ouvrir les portes de l’Enfer. Si elles ne sont pas refermées avant la Toussaint ; des créatures infernales se déchaîneront sur Terre. En attendant, les morts viennent faire subir les pires turpitudes aux vivants. Comme souvent, le réalisateur est plus à l’aise dans le gore et le surnaturel que dans les scènes intermédiaires. Ces dernières sont un peu longues, parfois inutiles et le jeu des acteurs italiens pas exceptionnel. Mais Lucio Fulci se rattrape largement dans l’horreur. Certains passages sont devenus des références pour les amateurs de gore comme la fille qui se vide de ses intestins, tripes et boyaux par la bouche ; la perceuse qui traverse un crâne sur toute sa largeur ; les yeux qui saignent ; les cadavres putréfiés ressuscités ; les apparitions effrayantes du visage en partie décomposé d’une fillette ; la pluie d’asticots etc. Lucio Fulci a soigné la partie technique de son film. La photographie blafarde et la lumière bleutée sous le cimetière renforcent son aspect malsain. Il s’agit pour moi du deuxième meilleur film du réalisateur transalpin derrière « L’Au-delà » et devant « L’enfer des zombies ».

Ma note : 8/10