lundi 4 novembre 2013

Dellamorte Dellamore (1994)

DellaMorte DellAmore


Francesco Dellamorte, un jeune homme solitaire et mélancolique, est le gardien d'un cimetière bien spécial : au bout de sept jours, les cadavres se réveillent et quittent leur tombe en quête de chair fraîche. Accompagné de son fidèle Gnaghi, un simplet ne s'exprimant que par l'onomatopée "gna", Francesco se charge de remettre en terre les zombies d’une balle de pistolet ou d’un coup de pelle dans le crâne. La routine quoi ! Mais sa passion dévorante pour une jeune et mystérieuse veuve va bousculer sa vie. Ce film gore irrévérencieux est dominé par la prestation de l’acteur Rupert Everett énigmatique à souhait. Ce héros sensuel et désabusé évolue dans un monde singulier où la mort et l’amour sont dangereusement liés. Empreinte d’une sensualité morbide, de sentiments contradictoires, cette oeuvre se situe bien au-delà d’un simple film d’horreur. Certaines scènes relèvent du blasphème comme l'acte sexuel de la veuve sur la tombe de son défunt mari. Mari qui regagne la surface en creusant pour interrompre le coït ! C’est tellement bien filmé, avec un éclairage très travaillé, que ce passage d’une grande beauté est d’un érotisme troublant. Mais lorsque notre gardien péte les plombs en commençant à tuer les vivants, le film devient difficile à suivre. Le massacre dans l’hôpital, la balle dans l’œil de la nurse dont le corps est enjambé par un médecin comme si de rien n’était : réalité ou irréalité ? De même, je n’ai pas vraiment saisi le problème physique du héros… Dommage que le dénouement soit si abscons. En fait, les deux personnages principaux sont prisonniers dans leur univers restreint. Cette idée est présente dès le début du film ainsi que lors de son épilogue avec la boule à neige. Comme les résidents de cette petite boule que l’on agite, il n’est pas possible d’aller au-delà des limites imposées, tout comme nous ne pouvons pas aller au-delà des limites que nous impose notre vie. Techniquement, il n’y a rien à dire. La photographie est sublimée par de nombreux effets de lumière. La BO est assez flippante. Les effets spéciaux et les maquillages sont très soignés. On peut citer au hasard un car de scouts transformés en zombies accompagnés de motards victimes d’un accident de la route, la tête coupée et toujours vivante d’une jeune fille conservée par le fossoyeur, les apparitions de la faucheuse, les lucioles dans le cimetière etc. Avec ce film à la fois divertissant, profond et complexe, on n’est pas loin du chef-d’œuvre.

Ma note : 9/10