Ce conte pour adulte contient tous les éléments propres à l'univers poético-macabre de Tim Burton. Depuis, le réalisateur est un peu resté prisonnier de cet univers. Il suffit de regarder sa filmographie et la présence de Johnny Depp avec son look d'androgyne gothique dans presque tous ses films. Au départ, j'ai eu du mal à éprouver de l'émotion envers Edward à cause de son apparence et de son attitude légèrement mécanique. Le film ne m'a touché qu'à partir du moment où tout le monde se ligue contre lui et qu'il blesse involontairement ses amis dans sa fuite. Malgré ses qualités esthétiques indéniables (le contraste entre les maisons aux couleurs vives du lotissement et le château lugubre d'Edward), ses idées de génie (les sculptures végétales, de glace et même de cheveux) ; j'ai trouvé la première partie du film trop gentille pour vraiment défendre le droit à la différence. Le désir d'Edward de vivre "normalement", de connaître l'amour comme les jeunes de son âge s'exprime de façon trop inoffensive. Le film ne décolle que lorsque Edward commence à être abusé, manipulé, haï (la nymphomane dans le salon de coiffure et la violation de domicile par effraction). Cette oeuvre est une référence si vous adhérez au cinéma de Tim Burton. Dans les autres cas, vous risquez d'être déçu.
Ma note : 7/10