lundi 4 novembre 2013

Hurlements (1981)

Hurlements


Joe Dante se tourne ici vers une créature mythique du cinéma fantastique en dépoussiérant le mythe du loup-garou. Dans le genre, son film est résolument moderne pour l’époque. Les personnages principaux sont typiques des années 80. L’héroïne est une femme publique, journaliste TV. Ce film est probablement le plus connu des cinéphiles avec « Le loup-garou de Londres » de John Landis. Mais, la comparaison entre les deux œuvres s’arrête là. « Hurlements » met beaucoup trop de temps à rentrer dans le vif du sujet. Après un traumatisme, la journaliste rejoint une étrange communauté sur les conseils de son médecin. Ainsi, avant d’être confrontée aux lycanthropes, l’héroïne est victime d’un viol. Cette partie est longuette et légèrement hors sujet. D’autant que la réalisation est conventionnelle et l’interprétation sans éclat. Le film ne démarre vraiment que lorsque les membres de la communauté se dévoilent. Certaines transformations sont à la peine (le couple devant le feu de camp), d’autres sont plus convaincantes (la métamorphose complète dans le bureau du docteur). Quoi qu’il en soit, il s’agit d’une des premières fois que l’on voit à l’écran des loups-garous « réalistes », pas des comédiens affublés d’un déguisement. Quelques scènes gore viennent pimenter le film comme le bras d’un loup-garou tranché à la hache qui retrouve sa forme humaine, le visage d’un monstre ravagé par l’acide… Mais que de temps perdu ! C’est dommage car la fuite de la communauté avec ses loups-garous partout est vraiment palpitante. La métamorphose de la présentatrice en direct pendant le journal TV est bien vue. Le peu d’écho de cette action sur les spectateurs blasés que nous sommes résonne comme une critique de notre société dont Joe Dante est friand. Enfin, l’idée intéressante du film, à savoir l’adaptation des mœurs des loups-garous à notre société en élevant du bétail pour s’en repaître et donc l’abandon de leurs proies naturelles que représentent les humains, n’est pas suffisamment mise en avant.

Ma note : 6/10